Accueil Culture 7e édition du « Dream City » (du 4 au 13 octobre) : Une nouvelle ère

7e édition du « Dream City » (du 4 au 13 octobre) : Une nouvelle ère

Chaque deux années, comme à l’accoutumée, la Médina de Tunis vivra aux rythmes de l’incontournable Biennale d’art contemporain «Dream City» du 4 au 13 octobre. La 7e édition s’annonce trépidante dans le contenu et dans la durée. Le format se réinvente, les performances se multiplient : elles sont inédites, distinguées. Le compte à rebours a d’ores et déjà commencé.

Fini le format temporel court, place à 10 jours de performances artistiques diverses et éclectiques, et ce, du matin au soir. Toutes les disciplines seront présentes : installations visuelles, art contemporain, théâtre, cinéma, musique, chorégraphie. Les performances auront lieu dans des endroits de l’ancienne médina distingués par leur histoire, leur architecture, leur authenticité. Les artistes les réadapteront à leurs besoins. L’espace public est comme toujours en ligne de mire et les visiteurs se feront un plaisir de partir à l’aventure chaque jour à partir de 10h00 jusqu’à la fin de la journée : ils exploiteront le terrain, chaussures, sac à dos, casquette, et carte à la main pour bien s’orienter. Les parcours ne seront pas en couleur cette année : les festivaliers pourront choisir ce qu’ils voudront voir. Aucun parcours coloré n’imposera de découvrir un ensemble de créations précises.

Une programmation détonante 

«Dream City» 2019, ce sont 15 «Créations» et 8 spectacles invités «Dream Guests». Des artistes du monde : arabes, européens, subsahariens sont venus de toute part pour marquer artistiquement Tunis. Les performances se feront pour la première fois et les festivaliers ne les verront probablement jamais ailleurs : la manifestation se veut universelle dans le contenu mais contextuellement tunisienne. Il faut souligner que cette édition est riche de ses activités parallèles. «Dream city» se veut être un miroir pour les aléas de ce monde de plus en plus hostile. Un monde fermé et qui voit une évolution qui est la nôtre et celle des peuples à travers le monde.  Première arme : la parole. Ainsi Nidhal Chemakh chaperonnera «Le collectif sans adresse», qui prône la circulation de la parole sous forme de parlements mobiles installés dans différentes places publiques et qui se feront en présence d’individus dits «invisibles». Nommé «El Miad», ce collectif sillonnera Tunis en dehors de la Médina : il sera à Place d’Afrique, Bab Bhar, rue du Danemark et place de la Kasbah. Ces cercles de discussions dans la rue initieront tout le monde et restent ouverts.

Ensuite, place aux débats pendant 10 jours d’affilée dans le cadre des «Ateliers de la ville rêvée». Il s’agit d’ateliers thématiques de débats sur la ville et de ses enjeux socioéconomiques, organisés majoritairement par des jeunes : ces derniers créeront «un manifeste de la ville rêvée», une vision de la ville de demain, de son devenir idéal, celui d’une cité plongée longtemps avant dans un silence assourdissant. L’initiative sera animée par Adnen El Ghali, Chaima Bouhlel, Soumaya Ben Cheikh et Eric Corijn qui évoqueront des thématiques «Quelle ville de Tunis voudrions-nous créer pour demain ?», «Surmonter les inégalités sociales à Tunis», «Comment sauver la planète en étant ici ?», «Etre différent à Tunis», «Faire ville ensemble» ou «Le parlement des jeunes», et, bien entendu, un contenu aussi dense ne peut être étalé sans la présence d’experts tunisiens et étrangers venus modérer les débats. Ces échanges auront à El Khaldounia les 5, 7, 9, 11 et 13 octobre de 10h00 à 12h30.

Thomas Bellinck : son installation visuelle «Simple Abcas3 – The Wild Hunt» est une exposition audio qui présente les pratiques contemporaines de la chasse humaine. Du théâtre sonore qui se déroulera dans l’enceinte du théâtre municipal les 5, les 7 et les 12 octobre de 14h00 à 16h30.

Malek Gnaoui, Jozef Wouters, Amira Hamdi et Serge-Aimé Coulibaly sont également attendus. Malek Gnaoui donne rendez-vous aux festivaliers dans l’enceinte de l’Imprimerie Finzi où il exposera «0904», qui est une reconstruction du quotidien vécu par les prisonniers détenus au 9 avril. Mira Hamdi, Hayett Darwich et Nolwenn Peterschmitt présenteront «Khansa» à Dar Lasram : une création qui tire sa force des mots de Mira Hamdi. Son écriture donnera lieu à une création scénique.

Le décor-atelier Jozef Wouters en collaboration avec Vladimir Miller présentera une installation/performance nommée «The Soft Layer» à Dar Bairam Turki. Coulibaly se consacrera à la danse avec «IMedine» organisée à la Asfouria. Une recherche chorégraphique qui exprime les craintes et les frustrations de la jeunesse actuelle. Il faut noter que des performances se feront de jour (Day Shift) et d’autres de nuit (Night Shift), jusqu’à minuit dans le cadre des «Gratuits de la nuit» : des projections se feront en plein air et des concerts divers auront lieu à partir de 22h00 à la place de la Hafsia.

En tout, 187 propositions artistiques dont près de la moitié sont gratuites. Les points de vente des billets (6 d et 4 d) se trouvent à la librairie Al Kitbab La Marsa et Tunis, à la librairie Claire Fontaine (Menzah 6), au siège des associations à la médina de Tunis. «Dream City» se vit entre amis, en famille et même avec les enfants : cette année, des spectacles sont consacrés aux enfants.

«Dream city» prend de l’ampleur : à part sa prise d’assaut total de la Médina, de ses coins et recoins, le festival glisse davantage vers le centre-ville, ainsi que des lieux comme le Théâtre municipal de Tunis, le 4e Art, l’Etoile du Nord, les rues et quelques places publiques. Le programme s’annonce riche et coloré et il est visible sur le site dreamcity.tn.   

Charger plus d'articles
Charger plus par Haithem Haouel
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *